Desc : Crazy Quilt : Réalisé par Françoise Lebrun. Avec Françoise Lebrun. Assise sur un podium dans un cinéma comme pour une séance de questions-réponses typique après une séance, Françoise Lebrun, comédienne ici derrière la caméra (mais devant elle aussi), commence par la fin et prévient poliment son interlocuteur : il s'agira de une œuvre à la manière d'un quilt, d'un quilt fou. C'est-à-dire d'une autobiographie filmée où le « je » apparaît indiscipliné, comme un patchwork. Avec l'aide de quelles pièces ? Celles recueillies à son retour en Angleterre, dans les lieux où elle a passé sa jeunesse, à la recherche de sa correspondante britannique. Mais c'est prétexte à une réminiscence plus large qui mène des souvenirs précis d'une jeune fille à l'imaginaire très particulier de toute une île. Déambulation au milieu des vieilles pierres et aussi de celles qui les ont remplacées, promenade extatique dans un jardin anglais avec un jardinier spécialisé, souvenir du groupe de peintres et d'écrivains de Bloornsbury autour de Virginia Woolf, rencontre imaginaire avec David Hockney dans une rue : tout ici adopte les couleurs d'une fantaisie apprivoisée. L'aventure, après être tombée sur une statue de Peter Pan entourée d'oiseaux et d'une belle assiette de poires, se termine chez elle, dans la campagne française, dans une solide bâtisse qu'un couple anglais rêverait d'acquérir. La boucle est bouclée : des fragments de mémoire sont ravivés ; on peut maintenant se reposer sous l'édredon, la couette s'est stabilisée. Au moins pour l'instant.